Se libérer des addictions

Addiction et dépendance : quelle est la différence ?

La dépendance est un état psychique (impulsion à consommer une drogue dans le but de créer un plaisir ou d’annuler une tension) et quelquefois physique (exigence de l’organisme à consommer une drogue sous peine d’un syndrome d’abstinence physique) se caractérisant par des modifications du comportement qui comprennent toujours une pulsion à prendre une drogue afin de retrouver ses effets et quelquefois d’éviter le malaise de la privation.

​L’addiction se caractérise par la dépendance (impossibilité répétée de contrôler un comportement) et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance des conséquences négatives. Les addictions sont variées : tabac, alcool, substances illicites, médicaments (avec possible automédication pour les médicaments en vente libre sans ordonnance), jeu…

L’addiction n’est pas une maladie, c’est un comportement.

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Quelles sont les mécanismes de l’addiction ?

Les mécanismes neurobiologiques de l’addiction sont fortement liés au “système de récompense” du cerveau. Ce circuit est responsable de la sensation de plaisir ressentie après des actions fondamentales (boire, manger, avoir des rapports sexuels…) et implique différents réseaux de neurones (dopaminergiques principalement, mais aussi sérotoninergiques et noradrénergiques).

Les récepteurs aux endorphines ont également un rôle dans l’antalgie (diminution de la douleur) et la sensation de bien-être.

La prise répétée de drogue modifie à long terme les réseaux cérébraux (on parle de “plasticité synaptique” qui correspond à la modification des systèmes de communication entre les neurones) et perturbe la recherche du plaisir. Une libération accrue de dopamine (molécule “du plaisir et de la récompense”) est alors observée et provoque un besoin incessant de plaisir.

De plus, la production naturelle d’endorphines est progressivement diminuée et le plaisir n’est plus obtenu que par l’apport de la substance extérieure (il y a augmentation de la tolérance à cette substance et apparition d’un manque dès l’arrêt de sa consommation).

D’autres adaptations cérébrales finissent par créer un effet négatif chez le sujet dépendant (perturbation de l’humeur, anxiété, irritabilité). Cet état émotionnel négatif, associé aux sensations désagréables du sevrage (privation de la substance addictive), devient alors la principale motivation à consommer (on parle de craving qui correspond au besoin compulsif de consommer quelque chose), au-delà de la recherche d’effets plaisants.

Enfin, ces mécanismes semblent altérer le souvenir de l’expérience, pour le rendre encore plus agréable qu’il ne l’a été, et persistant au cours du temps, incitant à renouveler l’expérience.

On peut classer les addictions en deux catégories :

les addictions sans substances ou d’ordre comportemental : (sexe, shopping, jeux, sport, télévision, dépendance au travail , aux jeux, à Internet, au téléphone, au sport… etc…)

addiction aux jeux : que ce soit une dépendance au casino, ou à des jeux plus banale comme des jeux de grattage, il ne faut pas sous-estimer la dépendance au jeu qui peut déboucher d’une part sur de gros problèmes d’argent, mais aussi à des ruptures avec l’entourage et la famille, qui ont souvent beaucoup de mal à comprendre cette dépendance.

  • addiction au sport (bigorexie)
  • addiction à internet (cyberaddictions)
  • addictions sexuelles,
  • addiction au travail, 
  • ou les troubles du comportement alimentaires …
  • les addictions avec substances (cannabis, cigarette, alcool, drogue, médicaments, sucre, …)
  • addiction au tabac
  • addiction à l’alcool : addictions les plus fortes et les plus difficiles à maitriser, car elle regroupe à la fois une forte dépendance physique et psychologique, difficile, mais pas impossible !  elle demandera un suivi plus long et plus complet pour que des  résultats signifiants apparaissent.
  • addictions aux drogues comme : le cannabis, la cocaïne, les drogues synthétiques…contrairement à la croyance populaire, si la cocaïne est bel et bien une drogue dure, elle n’engendre pourtant pas une grande dépendance physique. Elle représente cependant une addiction très sournoise,  car elle dégage une grande euphorie ainsi qu’une forte désinhibition que les utilisateurs vont chercher à retrouver très souvent ( effet craving )
  • addictions aux médicaments

Se libérer d'une addiction

Ce qui est évident, c’est qu’une addiction comble toujours une émotion difficile à vivre ou des pensées envahissantes. Voire les deux dans la plupart des cas. Raison pour laquelle, une fois le contrôle de l’impulsion repris en main, il reste toujours à gérer les pensées qui y sont liées. Ces pensées qui amènent à l’envie irrésistible de consommation alors que le besoin initial a parfois déjà disparu. Se débarrasser d’une addiction est donc complexe. D’ailleurs, il est crucial d’avoir, dès le début, une motivation profonde pour s’en séparer. Là encore, on entreprend souvent un travail de sevrage pour de mauvaises raisons, « pour les autres » et le résultat final, voué à l’échec, aura tendance à renforcer le sentiment d’impuissance face à l’addiction.

 

Avant toute chose, la première étape consiste donc à se poser la seule bonne question : « quelles sont les bonnes raisons pour continuer? », ou, à l’inverse pour les esprits contraires « pourquoi je veux arrêter ? »

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